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Pascal Didier à Loromontzey, "Anticiper la transmission de l’élevage"

S’il a anticipé la transmission de son exploitation, Pascal Didier apprécie le confort de travail que lui offre le nouveau bâtiment, « pour les dix ans qu’il me reste à faire ». Photo : H.Flamant
S’il a anticipé la transmission de son exploitation, Pascal Didier apprécie le confort de travail que lui offre le nouveau bâtiment, « pour les dix ans qu’il me reste à faire ». Photo : H.Flamant

À cinquante-cinq ans, c’est pour faciliter le travail de son fils, désireux de reprendre l’exploitation familiale, que Pascal Didier, éleveur allaitant à Loromontzey (54), a fait le choix de construire un nouveau bâtiment. Ils ont réfléchi ensemble les installations.

« J’ai acheté un confort de travail, aussi pour mon fils par la suite », confie Pascal Didier. Il s’est installé sur la ferme familiale, à Loromontzey, il y a trente ans. L’exploitation a, depuis, évolué. « J’ai arrêté le lait il y a treize ans pour me consacrer à l’élevage allaitant. J’ai augmenté le troupeau progressivement. Aujourd’hui, j’élève une centaine de vaches allaitantes, un tiers de Limousines et deux tiers de Charolaises, en système naisseur – engraisseur », explique Pascal Didier.

Une partie des animaux est alors logé à Loromontzey et une partie dans le village voisin. Après quelques années de fonctionnement sur deux sites, Pascal Didier a souhaité rassembler les animaux au même endroit. « Je suis allé visiter plusieurs bâtiments. J’ai aussi été conseillé par mon marchand de tubulaire et par la Chambre d’agriculture ». L’accent a été mis sur le bien-être des animaux et le confort de travail pour l’éleveur et son salarié.

Faciliter les interventions

Le bâtiment de 62 m de long sur 29 m de large « est un mixte de ce que j’ai pu voir dans les différents élevages ».  Il comprend, de part et d’autre, une allée dimensionnée pour passer avec la pailleuse et pouvoir affourager les animaux, les vaches d’un côté et les veaux de l’autre.

Les cases à veaux, qui servent aussi de case de vêlage, ont été placées à l’arrière des box des vaches. « 80 % des vêlages ont lieu à l’automne, au bâtiment. J’aimerais tendre vers 100 % de vêlages au bâtiment. Les veaux ont moins de problèmes de santé et ça facilite le travail », estime l’éleveur. Un portillon équipe chaque case de vêlage pour accéder facilement si l’éleveur doit intervenir. « J’ai aussi investi dans une barrière pour les césariennes, au cas où, que je peux déplacer dans chacune des cases de vêlage. Pour l’instant je n’ai pas eu besoin de l’utiliser ». Les cases à veaux sont équipées de cornadis, « pour pouvoir intervenir sur les veaux, les vacciner, les tondre… » Pascal Didier laisse les mères et leur veau ensemble pendant huit jours, « le temps que le lien mère-veau se crée ». Des passages d’homme ont aussi été pensés entre chaque box de vaches, pour faciliter la surveillance et les interventions. « C’est notamment apprécié de l’inséminateur ».

Un investissement de 250.000 euros

L’ensemble des aménagements a été réfléchi avec son fils, qui est amené à lui succéder. « Pour l’instant, il est en stage en Australie pour six mois. Il voulait profiter avant l’installation », sourit Pascal Didier. Les travaux ont débuté en juillet 2021. L’éleveur en a réalisé une partie par lui-même, pour limiter l’investissement. « C’est une chance d’avoir négocié les prix avant la hausse des prix des matériaux », reconnaît l’éleveur. Pascal Didier a travaillé avec une entreprise de Haute-Marne pour l’ossature, la charpente et la couverture. « Le bardage bois vient des Vosges. J’ai dû attendre six mois entre la commande et la livraison. Mais le bois plus chaleureux et plus sain qu’un bâtiment tout métal ».

L’investissement total se monte à près de 250.000 euros, subventionnés à hauteur de 29.000 euros. « J’en ai eu pour 156.000 euros d’ossature, charpente, couverture et bardage bois, 46.000 euros pour les tubulaires et abreuvoirs, 40.000 euros pour les bétons et 5.000 euros pour le terrassement », précise l’éleveur.