Chaque année, les juges agréés par l’association Prim’Holstien France se retrouvent pour une session d’harmonisation de leurs pratiques. Cette année, ils avaient choisi la Lorraine, et l’exploitation d’Etienne Koch, à Doncourt-lès-Conflans, pour s’entraîner.
C’est un véritable ring qu’a installé Etienne Koch sur sa ferme, à Doncourt-lès-Conflans (54), le 14 mars. Dans ce ring, ont évolué une vingtaine de juges agréés Prim Holstein France, venus des quatre coins de l’Hexagone pour harmoniser leurs pratiques. « Les juges sont agréés pour quatre ans, après avoir passé un examen, et chaque année, nous organisons une harmonisation, qui tourne dans différentes régions françaises. L’année dernière, nous étions en Ille-et-Vilaine », explique Sylvain Durand, responsable concours et juges pour l’association Prim’Holstein France.
Ce jour-là, les juges ont pu s’entraîner sur trois classes d’animaux, spécialement préparés par Etienne Koch : des génisses, des primipares et des vaches adultes. « Il a vraiment tout donné pour la préparation, les conditions d’accueil sont géniales, confie Céline Le Ru Le Laurent, présidente de Prim’Holstein France. Cela représente beaucoup de travail de préparer, faire marcher et tondre une vingtaine d’animaux, sans oublier l’aménagement du ring ». Et si l’éleveur de Doncourt-lès-Conflans ne souhaite pas s’appesantir sur son investissement, il avoue tout de même : « J’étais là avec la frontale encore hier soir ». A son image, tous les juges présents, qui sont souvent des éleveurs, parfois des techniciens, sont tous des passionnés. Cela se voit dans leurs yeux et leurs sourires ce jour-là.
Confronter les points de vue
L’ambiance est studieuse pendant que les juges étudient les animaux, pour effectuer leur classement. Elle se déridera ensuite, au moment d’échanger sur les décisions de chacun. Car c’est bien là l’idée : que chacun réalise son classement de son côté, pour ensuite le confronter à celui des autres juges. Chacun présente, tour à tour, son classement, et délivre ses commentaires sur les animaux, comme il le ferait en concours. Cela fuse, dans la bonne humeur, et au micro. Chacun y va de son conseil, notamment envers les juges fraichement agréés. « La première, il faut l’embellir, tu peux y passer plus de temps, ne pas rester seulement sur les attaches de pis », explique un des participants.
Tous ne sont pas toujours d’accord sur les mots choisis pour commenter. Ce qui ressort : même lorsqu’il y a des bémols à soulever, pour expliquer une place en bas de classement, il vaut mieux toujours finir par du positif. Certains préfèrent aussi parler de la différence avec la vache classée juste au-dessus, pour souligner ce qui aurait permis une meilleure place. « Les commentaires qui accompagnent le classement sont primordiaux, précise Céline Le Ru Le Laurent. Dans cette classe-ci, les primipares, les deux premières se dégagent très clairement, et les deux dernières aussi. Nous devons tous être d’accord sur cela. Ensuite, pour le milieu du classement, il peut y avoir des différences entre les juges. C’est là que les commentaires doivent être pertinents, pour justifier la place de l’animal ».