De ses vacances dans le berceau de la race au début des années 2000, Pierre Julien a ramené 8 vaches Aubrac. Aujourd’hui les 18 femelles Aubrac côtoient le troupeau historique de 80 vaches charolaises.
En 2000, Pierre Julien prend quelques jours de vacances avec sa famille dans les Monts d’Aubrac à la fin du mois d’août. Ils croisent des troupeaux Aubrac au fil de leurs randonnées. « J’ai eu un vrai coup de cœur pour la race », confie Pierre Julien, associé avec son frère, Bruno, au sein du Gaec de l’Aulnois, à Custines (54). Une rencontre avec un éleveur de la race, pendant ces mêmes vacances, décide immédiatement Pierre Julien : il achète directement huit vaches Aubrac.
Les deux frères font une place pour les huit vaches Aubrac à côté de leur troupeau de quatre-vingt charolaises. « Elles étaient surtout là pour le plaisir, nous étions en plein travail de sélection avec la charolaise ». L’éleveur n’a jamais voulu remplacer totalement le troupeau charolais par l’Aubrac. « Je ne vais pas mettre en l’air trente années de sélection génétique », confie Pierre Julien, pour qui la race Aubrac est complémentaire de la Charolaise.
Une race fertile
Tout comme le cheptel charolais, les Aubrac sont conduites en systèmes naisseur – engraisseur. « Nous engraissons uniquement les génisses et les vaches de réforme, pour la vente directe », indique l’éleveur.
L’ensemble du cheptel est conduit en 100 % insémination. Les vêlages sont groupés sur deux mois de fin septembre à début décembre. « L’Aubrac est une race fertile mais les chaleurs sont plus difficiles à détecter que pour la Charolaise, reconnaît Pierre Julien. L’Aubrac est une race rustique. Il ne faut pas perdre de vue les qualités laitières. Une mère Aubrac élève son veau sans concentrés ». Sur la dernière campagne le GMQ (gain moyen quotidien) des veaux mâles charolais était de 1.400 g/jour et de 1.200 g/jour pour les veaux Aubrac. « Un broutard charolais pèse 380 kg contre 340 kg pour un broutard aubrac. Mais à la fin on s’y retrouve : le rendement carcasse et le rendement viande sont plus élevés pour l’Aubrac ».
Préparer l’avenir
Si, pendant longtemps, l’Aubrac a été plutôt en observation sur la ferme, Pierre Julien souhaite désormais travailler un peu plus activement la génétique. « Nos vaches ont donné beaucoup de veaux mâles, mais peu de génisses pour le renouvellement. Nous avons eu huit vaches Aubrac pendant quinze ans. Depuis deux ans, nous essayons de donner un coup de pouce, notamment via l’achat d’embryons sexés. Aujourd’hui, nous avons 18 mères Aubrac. Nous n’augmenterons pas plus le troupeau ». Du moins pour le moment. Si Pierre Julien souhaite améliorer la génétique Aubrac, c’est aussi pour préparer l’avenir. La race plaît à son fils et son neveu, qui devraient reprendre l’exploitation. « Ils décideront s’ils veulent augmenter ou pas le cheptel Aubrac. Dans tous les cas, nous voulons faire en sorte qu’ils débutent avec un bon niveau génétique », estime Pierre Julien.
La famille participera au concours Aubrac, à Agrimax, avec deux génisses nées dans l’année. Le concours prendra place le vendredi matin avec des animaux en provenance de du Grand Est, de l’Allier, du Cantal ou encore du Luxembourg.