Justin Coqueron s’est installé sur l’élevage familial, en 2017, en créant de toutes pièces un atelier naisseur de porcelets bio. Trois bâtiments sont sortis de terre : un bâtiment pour les gestantes, une maternité et un bâtiment d’engraissement, chacun avec ses spécificités.
« Mes parents sont installés en production laitière, ils ont converti l’exploitation au bio en 2016. Je voulais les rejoindre sur l’exploitation familiale », explique Justin Coqueron. Mais la pression foncière est importante sur le secteur : la commune de Cerville est proche du Grand Nancy. Alors, le jeune homme réfléchit à s’installer sans reprise de foncier, en montant un élevage « hors-sol ». « Une visite dans un élevage de porcs m’a immédiatement convaincu ». Son installation est effective en 2017.
Il dimensionne l’atelier à partir de l’alimentation disponible sur l’exploitation, l’objectif est d’être le plus autonome possible. La production de céréales de la ferme lui permet d’accueillir quarante-huit truies, en système naisseur.
10 m² pour les truies allaitantes
Il lui faut donc construire, à la fois un bâtiment pour les gestantes et une maternité. La production de porcelets en bio impose quelques contraintes. « Le bâtiment des gestantes doit être ouvert sur trois côtés et doit disposer d’une surface non couverte », le tout sur paille intégrale. Le jeune éleveur a ajouté des petites cabanes dans les cases collectives, « pour que les truies puissent s’y abriter les jours de grand vent ». Le réfectoire est situé au fond du bâtiment.
Du côté de la maternité, la réglementation exige une courette extérieure et un box intérieur, individuels et sur aire paillée. Par ailleurs, les truies allaitantes, avec porcelets de 40 jours maximum, doivent disposer d’au moins 7,5 m² en intérieur et de 2,5 m² en extérieur. « La mise-bas se fait en liberté. Les porcelets ont accès à une lampe chauffante », ajoute Justin Coqueron. L’éleveur a prévu des box extérieurs de chaque côté de la maternité, mais il n’utilise qu’un côté à la fois. « Ça me permet de faire un vide sanitaire entre les bandes ».
Engraisser les surplus de lots
L’éleveur fonctionne avec quatre bandes de douze truies pour une production de 100 à 130 porcelets toutes les six semaines. « Je travaille avec Unébio. Le contrat est sur une durée de dix ans avec prix du porcelet fixe. Et c’est eux qui se chargent de trouver les débouchés. Ils achètent mes porcelets et les revendent à un engraisseur ».
Unébio vient toutes les six semaines chercher les porcelets de quarante-deux jours et 11 kg de moyenne. « Ils ne les prennent pas en dessous de 8 kg », explique Justin. Le choix est fait, en 2020, d’engraisser ces « queues » de lots.
Une décision qui s’accompagne de la construction d’un troisième bâtiment. Les porcs à l’engraissement doivent avoir accès à une cours extérieure, ouverte sur trois côtés, recouverte de paille et abritée partiellement de la pluie par un auvent. La surface dont les porcs doivent disposer évolue avec leur poids : de 0,6 m² en intérieur pour les porcs de moins de 35 kg jusqu’à 1,5 m² pour les porcs de plus de 110 kg ; et en extérieur les porcs de moins de 35 kg doivent avoir 0,4 m² et ceux de plus de 110 kg 1,9 m²
Une fois engraissés, les porcs charcutiers sont abattus à Rambervillers, transformés par un prestataire, et vendus en circuits courts.