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Enrubanner tôt pour sécuriser l’alimentation des brebis

Romain Simon s’est installé en 2021. Il a repris l’exploitation de son père et de son oncle à Prény (54). Crédit photo : Laurent Keller
Romain Simon s’est installé en 2021. Il a repris l’exploitation de son père et de son oncle à Prény (54). Crédit photo : Laurent Keller

A Prény, Romain Simon élève 300 brebis Est à laine Mérinos, qui valorisent des terres superficielles d’un plateau calcaire. Pour s’assurer d’obtenir un fourrage de qualité et espérer des repousses sur ces terres séchantes, Romain Simon, comme son père et son oncle avant lui, mise sur l’enrubannage.

Romain Simon s’est installé en 2021. Il a repris l’exploitation de son père et de son oncle à Prény (54). L’EARL du Sah se situe sur un plateau calcaire. Si la majeure partie des surfaces est dédiée aux grandes cultures, l’exploitation dispose également de 50 hectares de surfaces toujours en herbe, avec des sols superficiels. De plus, sur une vingtaine d’hectares, des roches affleurent, permettant uniquement la pâture. Pour valoriser ces surfaces, Romain Simon élève 300 brebis Est à laine Mérinos et leur suite, et produit des agneaux de bergerie, avec trois périodes d’agnelages (septembre, décembre-janvier et avril).

Pour valoriser au mieux la production fourragère de leurs prairies en sols séchants, les exploitants de l’EARL du Sah ont décidé il y a déjà trente ans de maximiser la récolte en enrubanné. « Nos sols sont très sensibles aux périodes sèches et la qualité de l’herbe peut très vite se dégrader. Enrubanner, c’est l’assurance d’une récolte précoce, à un moment ou la qualité de l’herbe est optimale », explique Romain Simon. De plus, ce chantier précoce maximise les chances de disposer de repousses après la fauche sur ces sols séchants.

Une récolte en trois jours

La récolte est réalisée la première quinzaine de mai, au stade début épiaison, afin de concilier au mieux la valeur nutritionnelle et le rendement. Le chantier s’effectue sur trois jours, ce qui permet d’espacer les passages d’engins afin de préserver la structure du sol et de ne pas pénaliser le potentiel de repousse. « Le premier jour, on fauche, le deuxième on fane systématiquement, pour permettre au sol de ressuyer et ainsi ne pas compromettre les repousses par le passage du tracteur sur sol humide, indique Romain Simon. Enfin, le troisième jour on andaine et on presse. Grâce à cette pratique, je limite les risques de listériose et j’assure un taux de matière sèche à minimum 60%. Je m’organise pour faucher une grande surface et je fais presser et enrubanner par entreprise. Cela me permet de ramasser les bottes immédiatement ». Le coût de la prestation de pressage et d’enrubannage s’élève à 5400 €/an.

L’enrubanné est consommé par les brebis en période hivernale, à raison de 300 kg de MS d’enrubanné par brebis. Elles reçoivent également de l’orge produite sur l’exploitation comme complément. « L’enrubanné est un fourrage régulier au niveau de la qualité », affirme l’éleveur. Les protéines sont apportées en totalité par le fourrage, qui est distribué en libre-service. 

Des dérobées pour préparer la mise-bas

Romain Simon valorise également d’autres surfaces pour l’alimentation de ses brebis, à l’automne : les dérobées. « La réglementation nous impose d’implanter des cultures intermédiaires avant les cultures de printemps. J’ai décidé de les valoriser pour les brebis. Cela me permet de les nourrir de fin septembre à décembre », explique-t-il. Les sols superficiels ont en effet la faculté d’être porteurs et permettent le pâturage des dérobées même tard en automne.

Retrouvez le reportage complet dans notre dossier régional "Herbe", dans notre édition du 26 mai.