Une vingtaine de membres du réseau Ecobio lait se sont retrouvés le 28 janvier, à Azerailles (54), en compagnie des conseillers des Chambres d’agricultures départementales, pour échanger sur leurs résultats technico-économiques de l’année 2020. Ils ont aussi visité le Gaec de Marnoël, à Azerailles, passé en monotraite en septembre 2020.
Difficile de tirer des tendances, car les vingt-cinq fermes du réseau, cinq en Meuse, deux en Moselle, huit en Meurthe-et-Moselle et dix dans les Vosges, sont assez diversifiées. Le nombre de vaches laitières varie entre 38 et 163, avec une moyenne à 82, et la production de lait va de 161 500 l à 922 300 l, avec un moyenne de 445 700 l. La stratégie en matière de concentrés est également différente selon les fermes, et va de 42 à 1681 kg de concentrés par vache, minéraux compris, avec une moyenne à 915 kg. A savoir que les 42 kg correspondent aux minéraux distribués par l’Inrae de Mirecourt, qui a fait le choix du zéro concentrés pour les animaux.
Une baisse du prix du lait, pas encore alarmante
Cet exemple mis de côté, toutes les fermes, sauf trois, ont une utilisation cohérente des concentrés : c’est-à-dire que le rapport entre concentrés distribués et lait produit est satisfaisant.
Concernant la conjoncture laitière en bio, tous s’accordent à dire que le prix du lait connait une légère baisse et que « ce ne sont pas de bons signaux ». Certains redoutent que « les consommateurs soient perdus face aux différentes démarches qui voient le jour ». Toutefois, pour l’instant les participants ne s’alarment pas, d’autant plus que leurs systèmes sont « très économes, la flambée des coûts de production nous impacte donc un peu moins », estime l’un d’entre eux.
Les échanges sont également vifs au sujet de la vente des veaux laitiers, certains prônant le croisement viande, en blanc bleu belge, pour augmenter le prix des veaux.
La monotraite a amélioré l’état des vaches
Les échanges se sont poursuivis l’après-midi lors de la visite de la ferme de Denis Colin, le GAEC de Marnoël, dans lequel il est associé avec sa femme. Ils salarient une personne, ainsi qu’une de leur fille depuis quelques mois. Les éleveurs, possèdent une centaine de vaches laitières, essentiellement des prim’holstein mais également quelques montbéliardes et brunes.
Les éleveurs sont passés en monotraite en septembre 2020. « L’un de nos deux salariés est parti en 2020, et avons mis en place la monotraite en attendant de le remplacer. Finalement, traire seulement le matin nous convenait bien, alors nous avons décidé de continuer ainsi. C’est vrai que la production de lait a diminué de 25 %, mais les taux ont augmenté, ce qui pallie une partie de cette baisse. De plus, nous économisons sur les concentrés, et un salaire, car nous n’avons pas remplacé le salarié. C’est aussi un confort, de ne pas avoir à traire le soir, et la monotraite est facile à mettre en place, elle ne demande pas d’investissement, comme ce serait le cas avec un robot », raconte Denis Colin. Enfin, l’éleveur estime que la monotraite a amélioré l’état de ses vaches, que ce soit sanitaire ou corporel. Il n’a pas non plus de problèmes de cellules. Toutefois, « certaines vaches s’habituent mieux que d’autres, et j’ai remarqué que les montbéliardes tarissent plus vite », confie l’éleveur.