Nicolas Pierson réalise un essai de complémentation des brebis en levures vivantes et en sélénium organique, en partenariat avec la société Lallemand. L’éleveur a observé une meilleure qualité du colostrum et une meilleure vigueur des agneaux.
A Lironville (Meurthe-et-Moselle), Nicolas Pierson élève quarante-cinq vaches laitières, mais aussi une troupe de cent cinquante brebis Suffolk. C’est avec ces brebis que l’éleveur réalise un essai, pour la deuxième année consécutive, en partenariat avec la société Lallemand. Il s’agit de complémenter les brebis en sélénium organique et en levures vivantes, pendant soixante-quinze jours, en commençant deux mois avant la mise bas. L’objectif : observer si cette complémentation a un effet sur l’état des brebis, la qualité de leur colostrum ou encore la vigueur des agneaux à la naissance.
En effet, selon Bruno Martin, nutritionniste chez Lallemand, « les levures aident à la digestion, et le sélénium améliore l’immunité. Il faut savoir que les besoins en sélénium des ovins sont plus importants que chez d’autres mammifères, car il est déposé au niveau de la laine. Nous testons ici un sélénium organique, plus facilement assimilable ». Le sélénium passant par le placenta, le colostrum et le lait, complémenter les brebis en sélénium peut limiter les carences des agneaux. Ces derniers ont quant à eux accès à de l’argile complémentée en levures vivantes.
Pour l’essai, Nicolas Pierson a isolé deux lots de vingt-une brebis, à leur rentrée au bâtiment, une fois la saison de pâturage terminée. « Je les rentre, et je les fais échographier. Ensuite, pour l’essai, je sélectionne des brebis qui ont des dates de mises bas prévisionnelles proches, vers fin décembre », explique l’éleveur. Les deux lots sont installés dans une partie du bâtiment réaménagée pour l’occasion.
Analyses de colostrum, de fourrages et de fèces
Les brebis sont pesées au début et à la fin de l’essai, les agneaux sont pesés à la naissance et au sevrage, qui correspond à la fin de l’essai, et des échantillons de colostrum sont prélevés et analysés. Des analyses de fourrages et de fèces ont aussi été réalisées.
En ce qui concerne les résultats de l’essai, l’année dernière, pour le lot de brebis ayant été supplémentées en sélénium organique et en levure vivantes, « on a noté une amélioration de la qualité du colostrum, de la vigueur des agneaux nouveau-nés et du poids de naissance, avec un écart-type des poids de naissance moins important sur le lot testé. Ce poids et cette vigueur, c’est un avantage qu’ils ne reperdent pas », explique Bruno Martin. « C’est vrai qu’il n’y a eu aucune diarrhée l’année dernière dans le lot testé. Et puis, dans le lot témoin, il y a eu quatre brebis dont la montée de lait s’est faite tardivement, plus d’une demi-journée, avec des agneaux que j’ai dû nourrir au biberon. Dans le lot testé, il n’y a pas eu ce problème », ajoute Nicolas Pierson. Toutefois, outre ces résultats encourageants, « ce sont peut-être les observations que nous avons fait en marge de l’essai qui sont le plus intéressantes », note Bruno Martin.
Une grande compétition pour les abreuvoirs
En effet, des caméras Time Lapse ont été installées pendant l’essai, et ont révélé des comportements dont l’éleveur n’avait pas entièrement connaissance. Tout d’abord, « les brebis ont une vie bien réglée ! », explique Nicolas Pierson. Mais c’est surtout la grande compétition pour les abreuvoirs, qui a étonné l’éleveur, alors même qu’il pensait en avoir disposé bien assez.