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Développement et modernisation continus au Gaec Giard

Un haut niveau d'équipement qui pèse lourd sur les annuités. Photo : DR
Un haut niveau d'équipement qui pèse lourd sur les annuités. Photo : DR

En juin dernier, des conseillers des Chambres d’Agriculture du Grand Est et l’Institut de l’Elevage (dispositif INOSYS-Réseaux d’élevage et Ecobio) se sont rendus en Normandie pour découvrir les systèmes d’élevage laitiers emblématiques de la région, parmi lesquels le Gaec Giard, à Laulne dans la Manche.

Au Gaec Giard, la main d’œuvre est assurée par Stéphane et Emmanuel Giard (4ème génération sur l’exploitation) ainsi que trois salariés. Ils exploitent 215 ha dont 108 ha d’herbe, 57 ha de maïs ensilage à 17 tMS/ha, 24 ha de blé, 12 ha d’orge d’hiver, et 14 ha de maïs épi. Ils élèvent 220 vaches laitières Normandes pour un contrat de 1 202 000 L en zone AOP Camembert (laiterie Réaux). Ils gardent toutes les génisses qui vêlent à 34 mois, dont 19 vendues en reproduction à 1 an et engraissent 78 taurillons/an, abattus à 23 mois.

En 2020, une unité de méthanisation en injection directe a vu le jour. Au total, 4 unités de main d’œuvre travaillent sur le GAEC et 1 sur l’unité de méthanisation.

Une phase d'investissements importants

C’est en 1921 que l’arrière-grand-père d’Emmanuel et Stéphane s’est installé sur une petite ferme au lieu-dit Le Château. Les parents exploitaient 100 ha et produisaient 310 000 litres jusqu’en 2001. A cette époque, Stéphane a repris 38 ha et 140 000 litres. En 2009, c’est au tour d’Emmanuel de rejoindre l’entreprise en reprenant 50 ha, le quota est alors de 770 000 litres. Le lait supplémentaire a toujours été produit sans achat d’animaux, quitte à ne pas tout réaliser. En 2010, ayant anticipé avec l’élevage de génisses, le quota est atteint.

A cette période,110 vaches sont traites dans une salle de traite en épi 2x5. L’installation et les éleveurs saturent… Les frères décident alors d’investir dans un roto intérieur 28 places pour un coût de 450 000 €  dont 220 000 € pour le matériel et 230 000 € pour la maçonnerie, bâtiment, fosse.

De bonnes conditions de travail

La priorité est désormais donnée aux conditions de travail. La charge de travail est importante, ils s’organisent.

La traite dure 2 h et est assurée par un associé et 1 salarié. Les équipes tournent 1 semaine sur deux. Chacun est libre 1 week-end sur 3 du samedi après-midi au lundi matin. Le dimanche, la traite s’effectue à une seule personne et le soin aux animaux est allégé, notamment en préparant la mélangeuse le samedi soir. Les associés s’accordent 1 semaine de vacances au printemps et 1 en été.

Les deux frères ne souhaitent plus s’agrandir. Le bâtiment des laitières compte aujourd’hui 144 logettes pour 160 à 170 vaches traites. Mais les investissements se poursuivent avec comme objectif, l’amélioration des conditions de travail. Récemment une pailleuse automatique utilisant de la paille broyée a rejoint le dispositif pour un coût de 100 000 € ainsi que les racleurs à cordes, silos pour le maïs épi et bâtiment de stockage…

Des charges opérationnelles importantes

Le niveau de produit est élevé (4 000 €/ha). Le bon potentiel herbager, les bons rendements en maïs ainsi qu’un prix du lait à 429 €/m3 en 2021 grâce à l’AOP Camembert y contribuent. Alimentation et fertilisation sont les postes de charge qui présentent quelques marges de progression. 

La situation financière est saine mais une grosse part de l’EBE (72 %) est affectée au remboursement des annuités et la marge de manœuvre est faible. Ceci ne semble pas inquiéter les éleveurs qui tablent sur une baisse des annuités à venir.

Retrouvez le reportage complet dans Le Paysan Lorrain du 04/11.