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Contention ovine : à chacun sa solution

Le Combi Clamp, de la société Ritchie, permet de contenir un animal, quelque soit sa taille, en le «pinçant» entre deux parois. Photo : A. L.
Le Combi Clamp, de la société Ritchie, permet de contenir un animal, quelque soit sa taille, en le «pinçant» entre deux parois. Photo : A. L.

Le 19 octobre, la MSA et la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle organisaient un rallye ovin sur le thème de la contention. L’occasion de découvrir et d’échanger autour des choix réalisés par trois exploitations.

« Il n’y a pas assez d’éleveurs équipés de parcs de contention, qu’ils soient fixes ou mobiles », expliquait Didier Orivelle, conseiller en prévention pour la MSA Lorraine, qui voit « de plus en plus de douleurs au dos chez les éleveurs ovins. En effet, ce sont des animaux qu’on manipule beaucoup, pour toutes sortes d’interventions ». Le petit gabarit du mouton incite les éleveurs à porter les animaux, mais la répétition des gestes au cours des saisons et des années peut contribuer à développer des douleurs chroniques. Alors, pour éviter cela, il est nécessaire d’investir dans un parc de contention.

Cet investissement doit être réfléchi en amont, afin d’être le plus agréable possible à utiliser au quotidien. Il doit faciliter la réalisation d’une multitude de tâches. La MSA Lorraine et la CDA 54 ont fait découvrir, aux participants au rallye ovin, trois exploitations avec trois installations de contentions différentes.

Un investissement qui dure

Bruno Canteneur, éleveur ovin à l’EARL de Riouville à Arracourt (54) a investi dans son couloir de contention il y a vingt-six ans. Si l’éleveur l’estime en plaisantant « un peu vétuste », force est de constater que l’installation reste tout à fait fonctionnelle. Preuve que l’investissement dure dans le temps. « Nous avons remplacé certains poteaux en chêne quelques fois », précise toutefois Bruno Canteneur. Car le choix des éleveurs s’est porté sur le bois, « pour le silence ». A

Même constat au Gaec du Froid Pertuis, où le parc de contention a été aménagé en 2012 en même temps qu’un bâtiment. « La contention, c’est le plus important si on veut durer en élevage ovin, affirme Philippe Guillaumont, associé du Gaec. Je regrette de ne pas avoir investi avant, car cela change la vie. Depuis, j’ai beaucoup moins de problèmes de dos, on porte beaucoup moins d’animaux ». L’espace dédié à la contention et la longueur de couloir peuvent paraitre petit pour un élevage de 1350 brebis, mais, « nous travaillons par lot de 50 brebis, ainsi, nous n’en manipulons pas plus que 50 à la fois ».  Et si l’éleveur ne saurait estimer s’il gagne du temps avec son système de contention, il est formel : « on gagne en confort de travail, et on peut également travailler seul sur certaines interventions, ce qui n’était pas possible auparavant. Finalement, l’investissement en argent, n’est pas grand-chose comparé à ce gain de confort ». En 2012, l’ensemble de l’investissement avait coûté autour de 20 000 €, en comptant la cage de pesée qui en coûtait 12 000 €.

Astuces et Combi Clamp

La dépense que représente la contention a été au cœur des échanges entre participants. Toutefois, « les heures passées en contention sont comparables aux heures passés dans un tracteur », selon Laurent Keller, conseiller ovin à la CDA 54, et « l’option pour le tracteur, on n’hésite pas à l’acheter, et pourtant elle coûte aussi », ironise Nathalie Goudot, éleveuse à Hénaménil. Chez eux, à l’EARL Ménil du Sanon, le parc de contention a été auto construit, sur un côté du bâtiment, en remplacement d’un couloir de contention en béton. 

On retrouve beaucoup d’astuces dans leur installation. Et au bout du couloir de contention, se trouve le dernier investissement en date : le Combi Clamp de la société écossaise Ritchie. Ce dispositif, qui sert aussi de bascule, permet de contenir un animal grâce à une pression effectuée sur un marchepied, et d’avoir les mains libre pour effectuer des opérations, comme les vermifuges ou les vaccins.