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Clément Lhuillier : de la mécanique agricole à la production de volailles de chair

Clément Lhuillier a pris goût à la production de volailles de chair. Photo : H.Flamant
Clément Lhuillier a pris goût à la production de volailles de chair. Photo : H.Flamant

Rien ne le prédestinait à reprendre une exploitation en hors cadre familial à Bréménil mais Clément Lhuillier a su saisir l’opportunité qui s’est offerte à lui. Il a développé la pension de génisses laitières et un atelier de volailles de chair.

Natif de Reherrey, Clément Lhuillier n’est pas issu du milieu agricole : son père est mérandier et sa mère est mère au foyer. Le milieu agricole, le jeune homme de 26 ans aurait pu ne jamais le côtoyer. Pourtant, la mécanique l’attire. Il décide de suivre un bac pro en mécanique agricole au lycée agricole d’Obernai. Un de ses stages le mène chez Gilles Wittmann, agriculteur à Badonviller. Le bac en poche, il souhaite poursuivre par un BTS mécanique en alternance, mais l’entreprise qu’il souhaitait intégrer ne pouvait pas le prendre. Il rebondit et décide finalement de suivre un BTS productions végétales à Courcelles-Chaussy, qu’il réalise en alternance chez Gilles Wittmann. À la sortie du BTS, alors qu’il ne savait « pas trop quoi faire », il choisit de passer son permis poids lourd en un an. En parallèle, il continue de travailler à mi-temps chez Gilles Wittmann.

En 2019, un agriculteur de Bréménil qui n’avait pas de repreneur propose son exploitation à Clément. Le jeune agriculteur n’hésite pas longtemps. « Il m’a tout vendu, les bâtiments agricoles, les terrains et sa maison, et il est parti ». Son prédécesseur produisait du lait. « Mais le matériel était obsolète et je ne voulais pas subir la contrainte de la traite », confie le jeune homme. Il se met alors d’accord avec Gilles Wittmann : ce dernier a récupéré le quota laitier et délègue désormais l’élevage des génisses à Clément. Les génisses arrivent à 6 mois et repartent à entre 2,5 et 3 ans. Le jeune agriculteur s’est officiellement installé le 1er janvier 2020. « Je n’ai que 50 ha, je ne peux pas en vivre. Je travaille toujours, en parallèle, à temps partiel, chez Gilles Wittmann. J’ai la chance de pouvoir organiser mon temps de travail comme je veux ».

Deux bâtiments de 4.000 volailles

Quand on n’a pas d’hectares, on a des idées. En 2021, alors qu’il réfléchit à un complément de revenu, il envisage la production de volailles, « mais pas des poules pondeuses. Je ne voulais pas l’astreinte de la traite, ce n’était pas pour avoir l’astreinte du ramassage des œufs ». Il contacte l’abattoir Siebert en Alsace, qui travaille avec la filière poulet cou nu Label Rouge en Moselle, et visite différentes exploitations. « Siebert voulait développer sa gamme bio. Etant en bio, ma production pouvait l’intéresser ». La décision est prise.

« J’ai voulu construire un bâtiment. J’ai eu un problème de voisinage. Alors j’ai finalement fait deux bâtiments », rigole Clément. Au départ, il souhaitait construire l’atelier à proximité des bâtiments existants, « pour se tester ». « Je pensais construire un second bâtiment un peu plus tard ». Mais pour des questions de coût et de financement dans le cadre du PCAE, il a finalement choisi de construire les deux bâtiments d’une capacité de 4.000 volailles en même temps, mais pas à l’emplacement initialement prévu. « Et ça s’est arrangé avec le voisinage », sourit l’agriculteur. L’atelier mobilise 3 ha dont 1,6 ha de bâtiments.

La construction a débuté en janvier 2022 et les premiers poulets sont arrivés en juin de la même année. « Ils arrivent à un jour et repartent à 81 jours ». Clément tire un bilan positif de sa première année de production, même si tout n’est pas simple. « J’ai commencé, je ne connaissais rien à la volaille. J’apprends tous les jours ».