Alexandre Hinzelin s’installe en 2020 en reprenant une exploitation à 20 km de la ferme familiale. Mais travailler sur deux sites aussi distants est gourmand en temps. Il prend rapidement la décision de construite un nouveau bâtiment. Le projet d’une vie.
« Construire un bâtiment neuf, c’est partir de zéro, imaginer toutes les perspectives possibles en pensant à l’avenir », confie Alexandre Hinzelin. Pourtant, quand il s’est installé en 2020, l’éleveur ne pensait pas construire un bâtiment d’élevage aussi tôt dans sa jeune carrière. Mais voilà : il a repris une exploitation à Crévic, à 20 km d’Haussonville où est située la ferme familiale. Le voilà à passer deux heures sur les routes, chaque jour, pour affourrager les animaux à Crévic. Il se rend assez vite compte qu’il ne pourra pas tenir le rythme très longtemps. Émerge alors l’idée de construire un bâtiment neuf, dans lequel il pourrait rassembler les deux troupeaux.
Première étape, trouver le terrain adéquat. Pas facile dans ce secteur vallonné. Il rachète finalement un terrain familial sur les hauteurs de Domptail-en-l’Air. « Il a nécessité un important travail de terrassement ».
Des allées surfacées
En parallèle, il visite différentes installations et réfléchit à l’agencement du bâtiment. « Au départ, je n’étais pas fixé sur le bois. Je voulais un bardage bois mais je n’étais pas contre une charpente métallique. Mais le constructeur avec qui j’ai travaillé, qui a été mon interlocuteur tout au long du projet, a été de bon conseil. Le bois est une matière vivante et assure une bonne ventilation. Grâce à mon interlocuteur, j’ai aussi moins subi la hausse des matériaux consécutive à au covid, le bois a moins augmenté que l’acier».
Le bâtiment de 50 m de long et 48 m de large est dimensionné pour accueillir 130 vaches allaitantes. « Pour le moment j’élève 110 vaches allaitantes. Je souhaite augmenter progressivement ». L’éleveur a choisi d’aménager un couloir d’alimentation central, pour l’affourragement des vaches, et une allée de chaque côté pour alimenter les veaux. « Si jamais, à l’avenir, je passe au mash fermier, je peux accéder de chaque côté avec un bol mélangeur ». Alexandre Hinzelin a fait surfacer les bétons dans le couloir d’alimentation. « Même si ça a un surcoût, je n’ai aucun regret. Il suffit d’une pelle pour repousser les fourrages. C’est un vrai confort de travail ».
Le jeune éleveur souligne aussi importance d’avoir un vrai contact avec les animaux. Il a prévu des passages d’hommes au niveau des box à veaux et un couloir piéton, de part et d’autre du bâtiment, « pour pouvoir faire le tour sans avoir à ressortir ». Des aménagements « qui permettent cette proximité avec les animaux ».
Prévenir les problèmes respiratoires
Des portes motorisées ont été installées au bout de chaque allée. « Le bâtiment est situé en hauteur, il est souvent soumis au vent. En faisant le choix de portes motorisées, on limite les problèmes respiratoires sur les animaux. Sinon nous aurions tendance à laisser les portes ouvertes », reconnaît le jeune éleveur.
Des déboires, Alexandre Hinzelin en a rencontré plus d’un tout au long de la construction et à la mise en route du bâtiment. Ce qu’il en retient : « l’important, dans un tel projet, est de s’entourer des bonnes personnes ».
Retrouvez le reportage complet et bien d'autres dans notre dossier consacré aux bâtiments d'élevage, dans Le Paysan Lorrain du 14 avril.