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Tournesol, une culture essentielle pour la souveraineté alimentaire

« Le tournesol a été, ces deux dernières années, une culture phare de la performance des exploitations agricoles françaises », rappelle Gilles Robillard, président de Terres Inovia. Photo : H.Flamant
« Le tournesol a été, ces deux dernières années, une culture phare de la performance des exploitations agricoles françaises », rappelle Gilles Robillard, président de Terres Inovia. Photo : H.Flamant

La guerre russo-ukrainienne, entre les deux premiers producteurs mondiaux de graines, d’huile et de tourteaux de tournesol, impacte les marchés agricoles. La demande s’annonce très forte sur la prochaine campagne. Dans ce contexte, la filière lance un appel aux agriculteurs français pour les inciter à produire du tournesol.

Une hausse des surfaces de tournesol en France (700 000 ha en moyenne ces dernières années) accompagnée d’une optimisation de la conduite de la culture compenserait, pour partie et en attente de la reprise de flux commerciaux normaux avec nos partenaires ukrainiens, la perte liée à la réduction, voire l’arrêt, des importations sur notre territoire d’huile et de tourteaux de tournesol en provenance d’Ukraine. « Au moment où le conflit à l’Est de l’Europe bouleverse les équilibres mondiaux et les approvisionnements en protéines, rarement l’enjeu national et européen de souveraineté protéique n’est apparu aussi essentiel. La France doit augmenter sa production de protéines végétales pour nourrir sa population et son cheptel, et ce, le plus rapidement possible au vu de l’importance stratégique des enjeux actuels », soutient Arnaud Rousseau, président de la FOP.

De faibles besoins en fertilisants

« La culture du tournesol doit être encouragée en raison de ses multiples atouts », rappellent les acteurs de la filière, dans un communiqué. Le tournesol est, notamment, une culture peu gourmande en engrais. Dans les conditions 2022, il est particulièrement important de pouvoir compter sur les faibles besoins en fertilisants de certaines cultures, dont le tournesol, pour équilibrer au mieux les assolements et les marges des exploitations. L’impact négatif sur la marge de la sous- ou sur-fertilisation de la culture du tournesol est accru en 2022, avec, par exemple, un gain de marge de 100 à 120 €/ha en apportant une dose optimale de 40 unités d’azote. Selon les références acquises par Terres Inovia, les apports d’azote en végétation, avant le stade 14 feuilles du tournesol, sont aussi bien ou mieux valorisés selon les années que les apports au semis.

Le tournesol est également une culture peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. Les coûts élevés des engrais PK ne doivent toutefois pas faire négliger ce poste, en particulier dans les sols pauvres ; une analyse de sol est alors nécessaire pour savoir si une impasse est possible.

De bonnes performances en 2021

Le tournesol bénéficie, par ailleurs, de certaines optimisations techniques permises par le travail mené par Terres Inovia, pour optimiser et sécuriser la culture. Engagé depuis deux ans, le plan d’action et de développement Téo vise à consolider le tournesol dans les bassins de culture historiques et à redéployer cette culture dans les bassins de l’Est et du Nord de la France.

La culture de tournesol en France a connu de très bons résultats technico-économiques en 2021 avec des rendements moyens compris entre 28 et plus de 30 qx/ha selon les bassins de production. Pour la campagne à venir, la filière oléoprotéagineuse mise sur les atouts du tournesol et la dynamique de rendement et de surface engagée les années passées pour que la prochaine récolte poursuive cette tendance et consolide la souveraineté alimentaire française.

«Les acteurs de la filière oléoprotéagineuse sont mobilisés pour accompagner au mieux les agriculteurs, d’autant plus au regard du contexte géopolitique. Tous les moyens sont mis en oeuvre pour qu’une nouvelle fois la culture du tournesol soit au rendez-vous de la performance technique et économique de la ferme France mais aussi des attentes des utilisateurs en alimentation ou nutrition », souligne Antoine Henrion, président de Terres Univia.