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SARL des Grains bio, le stockage et le triage des céréales en commun

De gauche à droite : Etienne Deville, Nicolas Billon, Etienne Parisot, Jean-Marie Parisot et Etienne Maillard, sont cinq des douze associés de la SARL des grains bios. Photo : A.Legendre
De gauche à droite : Etienne Deville, Nicolas Billon, Etienne Parisot, Jean-Marie Parisot et Etienne Maillard, sont cinq des douze associés de la SARL des grains bios. Photo : A.Legendre

Chemin de Gevaux, à Euville, se dressent les cellules de la toute nouvelle SARL des grains bio, entité créée par cinq fermes meusiennes en agriculture biologique pour nettoyer, trier et stocker leurs récoltes.

« Le besoin est né de la conversion en bio, explique Nicolas Billon, du Gaec de Brachamp, à Euville. Les récoltes en bio sont rarement stockables telles quelles. Il faut d’abord les nettoyer, et les trier. De plus, comme nous cultivons un nombre d’espèces important, il nous fallait plus de cellules de stockage ».

Les cinq fermes - quatre Gaec : Biogeval, Parisot, de Brachamp et Mamout, et un entrepreneur individuel, Etienne Maillard - sont situées dans un périmètre de dix kilomètres autour d’Euville. Leurs problématiques de stockage sont similaires, et le constat est sans appel : en mutualisant l’investissement, les exploitants auront accès à une installation plus performante, à un coût moindre. Alors, début 2020, la réflexion est lancée autour de ce projet de SARL, qui rassemble douze associés et cinq gérants. « La SARL a acheté un site d’Etienne Maillard, sur lequel existaient déjà quatre cellules de 300 tonnes. Nous y avons ajouté huit cellules de 100 tonnes à fond conique, mais également tout ce qu’il faut pour réceptionner, nettoyer, trier, sécher et réexpédier les récoltes », indique Etienne Parisot, du Gaec Parisot. Les bennes passent par un pont bascule en arrivant sur le site.

Chacun conserve son indépendance

 « Nous ne mélangeons pas nos productions, d’autant que nous ne livrons pas tous à la même coopérative, ajoute Etienne Deville. Quatre sont adhérents de Probiolor, et un d’EMC2. C’est sûr, cela donne lieu à des situations un peu bizarres où plusieurs cellules peuvent être occupées par la même espèce, mais c’est un choix de conserver notre indépendance. Et puis, une fois les résultats d’analyses revenus, nous pourrons mélanger les récoltes des adhérents de Probiolor ».

Le dimensionnement de l’installation leur permet également de la souplesse dans la gestion des lots, et les associés ont prévu le système de façon qu’il puisse évoluer dans le temps. « Si nous voulons ajouter une cellule, nous pouvons, affirme Jean-Marie Parisot, du Gaec Biogeval. De plus, nous avons prévu de la place au niveau du poste de triage, afin de rajouter, si besoin, un trieur alvéolaire et un trieur optique ». En effet, pour l’instant, le tri est effectué par un trieur rotatif, avec plusieurs grilles disponibles. « En plus d’enlever les déchets, il nous permet de séparer les espèces, dans le cas d’association lentille cameline ou encore lentillon épeautre », ajoute Nicolas Billon.

Une mise en route en pleine moisson

Pour une première année d’utilisation, les associés sont ravis de leur installation. D’autant que le démarrage s’est déroulé sur les chapeaux de roues, car la mise en route, prévue le 15 juin, n’a pu être effectuée que le 10 juillet, en pleine moisson. « Nous avions prévu de faire des essais, en apportant des céréales de l’année dernière, pour nous roder, relate Etienne Deville, mais cela n’a pas été possible ». Malgré cela, tout s’est bien déroulé. Les allers et venues des différentes bennes ont été fluides.