Damien Vinot, agriculteur à Saint-Marcel (54), a accueilli, le 23 mars, une réunion organisée par Gaiago à destination de conseillers d’EMC2, sur le thème de la revitalisation des sols, en présence de Francis Bucaille, le cofondateur.
Ancien agriculteur et cofondateur de la société Gaiago, Francis Bucaille plaide pour « mettre en place des agrosystèmes qui nous permettent de nous passer de plus en plus des pesticides. Nous devons utiliser plus intelligemment les engrais et les produits phytosanitaires, aussi pour qu’on ne nous les enlève pas. Une utilisation légère de glyphosate n’a jamais impacté la vie du sol ».
Francis Bucaille milite pour la revitalisation des sols. « L’erreur est de vouloir d’abord s’occuper de la santé des plantes. Il faut d’abord prendre soin de la santé des sols. Quand le sol va bien, tout va : 80 % des problématiques aériennes sont résolues. Les champignons, les insectes et les adventices sont plus faciles à maîtriser ». Les solutions développées par Gaigao s’appuient sur plus de 1.000 profils de sol, mais aussi des expérimentations menées dans 28 fermes de référence, et sur la base de partenariats, notamment avec l’école d’ingénieurs Unilasalle.
Lors de la rencontre, Francis Bucaille a insisté sur la prise en compte de l’équilibre minéral. Pour l’ancien agriculteur, le pH n’est pas le seul indicateur à considérer. « Il faut aussi prendre en compte la capacité d’échange cationique (CEC). Le ratio calcium (68%) - magnésium (12%) est primordial pour la structure physique des sols, particulièrement la microporosité. Un rapport Ca/Mg équilibré apporte des conditions favorables au développement des champignons et de leur fonctionnement ». La culture est à la chasse aux carences, mais pour Francis Bucaille, « il faut aussi faire aussi la chasse aux excès, ils sont tout autant préjudiciables ».
Favoriser les champignons
Un rapport Ca/Mg équilibré participe à l’équilibre bactéries/champignons dans les sols. « Sous les arbres, on trouve 60% de champignons et 40% de bactéries et sous les systèmes cultivés, le rapport est plutôt de 10 % de champignons et 90% bactéries », explique Francis Bucaille. Une différence de rapport qui s’explique par le travail du sol, l’apport d’engrais qui favorise les bactéries, ou encore l’utilisation de fongicides qui inhibent les champignons. « Pour autant les sols ne sont pas morts, rassure Francis Bucaille. Il faut les réveiller un peu ». Nutrigeo, un biostimulant développé par Gaiago, permet de stimuler les champignons dans les sols. « Un essai que nous avons mené avec UniLaSalle sur pommes de terre, a permis de mettre en évidence une augmentation de 22% de la glomaline, indicatrice de la présence de champignons mycorhiziens, en six mois. La glomaline joue le rôle de colle en agrégeant les particules de sols, les minéraux et l’humus, elle participe à maintenir la charpente du sol et augmente la CEC ».
« La solution d’avenir ne réside pas dans la production d’une molécule miracle mais dans la construction d’agrosystèmes vivants et cohérent. Il faut du temps. Plus le temps avance, plus le sol refonctionne et moins les maladies et ravageurs sont agressifs », conclut Francis Bucaille.
Damien Vinot, qui utilise les solutions Gaiago depuis quatre ans, a fait part de son expérience. Une visite de ses parcelles de colza a permis, aux participants, d'observer les résultats.