Le 13 juin, une quarantaine d’acteurs du monde agricole s’est réunie à la Chambre d’agriculture de l’Aube, à Troyes, pour échanger sur les enjeux carbone des grandes cultures et leur rôle dans l’atténuation du changement climatique.
Cette journée, organisée dans le cadre du projet européen ClieNFarms (lire encadré), a permis de coconstruire des solutions autour de quatre fermes pilotes du territoire Nord-Est. Les participants ont réfléchi collectivement aux leviers d’atténuation à mettre en place sur les exploitations. Les témoignages du Crédit Agricole, de Nestlé et des Eaux de Paris ont illustré leur engagement dans l’accompagnement de la transition agricole. Un jeu de rôle a permis de proposer des actions collectives adaptées à trois situations du territoire Nord-Est.
Des leviers en test
Dans les exploitations agricoles conventionnelles, les engrais minéraux azotés sont la principale source d’émissions de gaz à effet de serre (Ges). Les efforts se concentrent donc sur la réduction de leur utilisation et l’augmentation du recyclage de l’azote organique.
Plusieurs stratégies sont explorées : le pilotage et la réduction des fertilisants azotés industriels, l’introduction de cultures moins exigeantes en azote, l’utilisation de légumineuses fixant naturellement l’azote de l’air, l’amélioration de la fertilité du sol, et la modification des formes d’engrais utilisées pour une efficacité accrue. La compensation des émissions par le stockage du carbone dans les sols, bien que variable, représente une contribution positive. Cela inclut l’augmentation de la biomasse des couverts, la restitution des pailles après récolte, et l’implantation de haies ou d’arbres.
Combiner atténuation et résilience économique
L’intégration de la transition agricole dans un écosystème où les risques et les bénéfices sont partagés avec les acteurs de l’amont et de l’aval est cruciale. Les témoignages ont montré l’existence d’accompagnements pour aider les agriculteurs à mettre en place des pratiques bas carbone. Cependant, la coordination des initiatives reste essentielle pour amplifier les impacts sur les territoires. Parmi les idées émergentes de l’arène créative : communiquer positivement sur l’intérêt de l’agriculture dans la captation du carbone, former les techniciens et agriculteurs aux pratiques bas carbone, massifier les offres de partage de risque et d’aide à l’investissement, simplifier et harmoniser les démarches de labellisation environnementale, et mettre en place des leviers limitant la distorsion de prix de la tonne de CO2.
La journée s’est conclue par un moment convivial, permettant de mieux comprendre les enjeux carbone pour les exploitations viticoles de la région.
À propos du projet ClieNFarms Dans le cadre de ce projet, l’un des vingt territoires d’étude concerne les grandes cultures dans le Nord-Est de la France. Ce territoire est |