Lors des journées Damier Vert, un atelier était dédié au tassement des sols. Au programme : diagnostic, corrections et moyen de prévention.
« Ici, nous sommes sur des sols profonds, des limons argileux, ce serait dommage de laisser passer leur bon potentiel parce que les racines bloquent », estime Vincent Tomis, chef de projet pour Agro Transfert, qui a animé un atelier sur le tassement du sol lors des journées Damier Vert.
Pour illustrer ses messages, il s’est appuyé sur une fosse pédologique creusée sous les orges d’hiver, sur la plateforme expérimentale de Sillegny. « Ici, nous pouvons observer deux zones tassées, une en superficie, et assez localisée. A priori, le tassement se situe en dessous des passages de roues et à du advenir lors du semis », explique Vincent Tomis. Pour lui, un travail du sol simplifié, avec un outil à dent, devrait suffire à améliorer la structure de cette zone. La deuxième zone tassée, plus profonde, est située entre le fond du dernier labour, à 23 cm, et le fond du labour le plus profond qu’ait connu la parcelle, à priori ancien, à 33 cm.
« Lorsqu’on remarque une zone tassée profonde comme celle-ci, la première chose à faire est de vérifier si les racines passent. Ensuite, il faut rechercher la présence de galeries de ver de terre, et de fissures dans le sol, indique le chef de projet. Ce sont des voies préférentielles pour les racines, surtout en cas de tassement. Ici, les racines passent, et on observe à la fois des galeries de ver de terre et des fissures, donc ce n’est pas inquiétant. Il s’agit d’un tassement ancien, qui a évolué ». Verdict : on n’intervient pas. En revanche, si les racines avaient été bloquées, et si les galeries de ver de terre et les fissures avaient été absentes, il aurait été possible d’utiliser décompacteur, ou un fissurateur, « pour moins diluer les matières organiques qu’avec un labour », ajoute Vincent Tomis.
Réduire la pression exercée sur le sol
De manière générale, « on sera plus exigeant avec la structure du sol en surface, dans les 20 premiers centimètres et c’est d’autant plus important pour des plantes à racine pivotante, comme le colza », rappelle le chef de projet.
Certaines pratiques sont favorables lorsqu’il s’agit de limiter le tassement. « Il s’agit de réduire la pression exercée sur le sol par le matériel, qui s’exprime en kg/cm² », explique Vincent Tomis. Pour ce faire, il est possible d’utiliser des pneumatiques gonflés à basse pression. Cela augmentera la surface de contact avec le sol, et répartira ainsi mieux la charge.
Toutefois, « à partir de 20 ou 25 cm de profondeur, même le meilleur pneumatique n’agira plus sur le tassement », ajoute-t-il. Pour le tassement profond, c’est la charge supportée par la roue qui devra être regardée. « Au-delà de 15 à 17 T par essieu, et surtout lorsque le sol est humide, le risque de tassement est très important », affirme Vincent Tomis, qui rappelle que « s' il est préférable de travailler sur sol sec, ce n’est pas toujours possible », Alors, en conditions humides, il préconise d’employer du matériel moins lourd, et de moins remplir les bennes.