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Où sont passés les saisonniers ?

Le préfet du département, Arnaud Cochet, et la présidente du département, Chaynesse Kirouni, ont pu échanger avec les saisonniers du Domaine de Sion. Photo : H.Flamant
Le préfet du département, Arnaud Cochet, et la présidente du département, Chaynesse Kirouni, ont pu échanger avec les saisonniers du Domaine de Sion. Photo : H.Flamant

Alors que la récolte des mirabelles bat son plein, le préfet Arnaud Cochet est allé à la rencontre de la famille Parisot-Jeandel, à la tête du Domaine de Sion à Saxon-Sion, pour évoquer la problématique du recrutement de main d’œuvre saisonnière.

Le début de la journée de récolte a quelque peu été perturbé par la pluie, mercredi 17 août. Une averse tombée à 6h a retardé la mise en place des équipes. Mais, une fois les consignes données aux saisonniers, Jean-Pierre Parisot s’est éclipsé quelques minutes des vergers. Il a rejoint sa femme, Francine, et sa fille, Caroline Jeandel, au sein du restaurant du Domaine de Sion, pour accueillir le préfet du département, Arnaud Cochet, accompagné de la présidente du Département, Chaynesse Kirouni.

Le Domaine de Sion produit des mirabelles, quetsches et cerises de Montmorency sur 50 ha, « pas tous en production. Nous replantons des arbres chaque année », explique Jean-Pierre Parisot. Avec sa femme et sa fille, ils ont également ouvert un restaurant ainsi qu’un magasin de produits du terroir. 

Des retraités à la rescousse

C’est aidés d’une cinquantaine de saisonniers que les trois associés assurent actuellement la cueillette et la récolte mécanique des mirabelles.

La main d’œuvre, une question particulièrement épineuse en cette année 2022, pour l’ensemble des producteurs de mirabelles de la région. Chaque année, la filière organise un forum emploi pour recruter les saisonniers. « Nous recevons habituellement près de six cent personnes, cette année seulement cent personnes ont fait le déplacement », interpelle Luc Barbier, le président de Vegafruits.

La famille Parisot n’a, elle-même, recruté que trois personnes au cours du forum. Un appel lancé sur le réseau social Facebook leur a finalement permis de trouver suffisamment de saisonniers. Si, traditionnellement la cueillette était plutôt assurée par des étudiants, les associés voient arriver des retraités. Jean-Pierre Parisot voit les bénéfices de la mixité d’âge et de sexe. « Il y a une très bonne ambiance de travail », admet-il.

Privilégier l’emploi local

« Avant la période covid, il y avait une tension en main d’œuvre dans quelques secteurs. Aujourd’hui, de nombreux secteurs recrutent, il y a plus d’offres que de demandes. Un jeune qui veut travailler a l’embarras du choix », analyse le préfet.  

Une des causes évoquées à la pénurie de saisonniers est aussi la reprise précoce de la vie étudiante, « alors qu’avant les étudiants reprenaient souvent fin septembre », reconnaît Arnaud Cochet. Le fait est aussi que les vergers ne sont pas délocalisables et souvent loin des bassins de populations et peu ou pas du tout desservis par les transports en commun. 

Pour la filière mirabelles de Lorraine, pas question d’embaucher de la main d’œuvre étrangère. La décision a été prise collectivement de privilégier l’emploi local.  « Nous sommes des acteurs économiques, nous jouons le jeu de la solidarité nationale. Mais jusqu’à quand pourrons-nous tenir ? » s’interroge Luc Barbier.

La visite des vergers du Domaine de Sion a également été l’occasion pour Jean-Pierre Parisot, d’alerter le préfet sur le préfet les problématiques de dégâts de gibier et de retrait de molécules.