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Le PARTAGE tour « azoté » fait escale à l’ALPA

François Xavier Schott, agronome et chef de service à la Crage, a expliqué les stratégies de fertilisation sur le système conduit sans produits phytosanitaires. Photo : Agathe Legendre
François Xavier Schott, agronome et chef de service à la Crage, a expliqué les stratégies de fertilisation sur le système conduit sans produits phytosanitaires. Photo : Agathe Legendre

Le 2 juin, le Partage tour avait choisi d’établir son camp à l’ALPA d’Haroué, pour aborder l’azote sous toutes ses formes. L’occasion de faire le point sur des essais mis en place sur la ferme noires terres.

Le projet Partage a pour objectif de rendre les systèmes de cultures plus autonomes en azote, et d’en limiter les émissions. En effet, l’azote est la principale source de pollution agricole. Les partenaires de ce projet, coordonné par la Crage, ont décidé d’organiser des rendez-vous techniques, afin de partager les enseignements du projet. Ces rendez-vous techniques portaient le nom de Partage Tour, et devraient revenir à l’automne. Le jeudi 2 juin, le tour s’est arrêté à Haroué, sur les terres de l’Alpa-IS4A. Toute la journée, étudiants, agriculteurs et techniciens ont pu échanger autour de la thématique de l’azote, sur plusieurs pôles. Piloter la fertilisation, ajuster son système de culture et ses apports d’azote avec l’arrivée d’un méthaniseur, comprendre les effets du digestat sur le sol ou encore gagner en autonomie et limiter les pertes azotées du système de cultures et d’élevage, de nombreux thèmes ont été abordées. Des essais menés sur le site d’Haroué depuis 2018 ont également été présentés.

Trois systèmes, un double objectif

Pour allier fertilité des sols, réduction des phytosanitaires, et performance économique, trois systèmes de cultures sont testés à Haroué depuis 2018 et jusqu’en 2024. Un système PIC (protection intégrée des cultures), un système agriculture de conservation sans glyphosate, et un système zéro phyto. Tous ont un double objectif : réduire drastiquement l’usage des produits phytosanitaires, même si les deux premiers les autorisent en dernier recours, et maximiser la performance économique. Sur ces systèmes, divers leviers ont été testés, comme le décalage des dates de semis et les mélanges variétaux pour le système PIC, les couverts semi-permanent pour le système en agriculture de conservation des sols ou encore des apports d’azote réduits pour essayer de limiter le salissement en système zéro phyto. Le système PIC, avec une rotation colza -blé – culture intermédiaire – orge de printemps – culture intermédiaire -pois de printemps – blé, arrive à maintenir un IFT de 2,7 à l’échelle de la rotation contre 4,5 pour le groupe d’agriculteurs de référence local.

Plus difficile en colza et en pois

Sur les céréales, les rendements sont assez similaires à ceux des agriculteurs locaux, en revanche, « d’importants dégâts de ravageurs, sur colza en 2019 et 2021, et sur pois en 2020 viennent entamer les performances de ce système », expliquaient les intervenants. Même constat pour le système en agriculture de conservation des sols, qui, en outre, obtient des IFT plus élevés que le système PIC en céréales. En effet, « la gestion des adventices reste difficile, en particulier celle des vulpins », notaient les intervenants. L’utilisation d’un outil de scalpage semble intéressante pour ce type de système, car il permet de détruire les adventices tout en dérangeant moins la structure du sol que d’autres outils. Pour le systèmes conduit sans produits phytosanitaires, c’est la herse étrille qui remporte les suffrages sur toutes les cultures, en plus de la bineuse sur tournesol et colza. « Cela représente un temps de travail important, bien que réparti sur l’année », estimaient les intervenants. Les rendements sont corrects en blé et en tournesol, mais cela se corse pour le colza et le pois, comme dans les autres systèmes.