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Fertilisation azotée : bien choisir sa forme d'azote

Les recherches montrent que l’ammonitrate est généralement plus efficace pour l’absorption de l’azote par les céréales, comparé à l’urée et aux solutions azotées non traitées.
Les recherches montrent que l’ammonitrate est généralement plus efficace pour l’absorption de l’azote par les céréales, comparé à l’urée et aux solutions azotées non traitées.

Le choix de la forme d’azote doit prendre en compte à la fois l’efficience, les risques de volatilisation et les contraintes économiques. L’ammonitrate reste une référence pour la fertilisation azotée des céréales, tandis que l’urée traitée et les solutions azotées enrichies d’inhibiteurs sont des alternatives possibles pour des sols aux caractéristiques adaptées.

Ammonitrate, urée et solutions azotées : chaque forme d’azote produit ses propres effets sur le rendement et la qualité des céréales. Alors, comment bien choisir selon l'efficience et les risques de pertes ?

L’efficience technique, un critère de premier plan

Les recherches montrent que l’ammonitrate est généralement plus efficace pour l’absorption de l’azote par les céréales, comparé à l’urée et aux solutions azotées non traitées. En culture de blé, par exemple, l’urée produit un rendement équivalent à celui de l’ammonitrate, mais se traduit par une teneur en protéines légèrement inférieure (-0,23 point). Les solutions azotées, quant à elles, sont souvent les moins performantes, avec une baisse moyenne de rendement de 3,3 q/ha et un demi-point de protéines en moins, une différence due à la dégradation plus rapide de leur azote par les micro-organismes du sol.

Tableau récapitulatif
  Uréee
(44 essais de 2012 à 2019)
Solution azotée
(34 essais de 2013 à 2019)
Sol Calcaire Non calcaire Calcaire Non calcaire
Rendement -0,4 q/ha NS -0,5 q/ha NS -3,5 q/ha *** -3 q/ha ***
Protéine -0,23% *** -0,33% *** -0,58% *** -0,51% ***

 

 

 

 

 

NS : écart statistiquement non significatif *** : écart statistiquement très significatif

Les écarts de rendement et de taux de protéines obtenus en blé selon les formes d’azote (urée, solution azotée vs. ammonitrate) montrent des performances variables sur la période 2012-2019 (sources : Acolyance, ARVALIS, Chambres d’Agriculture).

Engrais foliaires : un potentiel limité

Les engrais foliaires, bien que directement absorbables par les feuilles, offrent des résultats variables en rendement et sont limités en efficacité pour le taux de protéines. Appliqués au stade « dernière feuille », ces engrais fournissent un rendement comparable à l’ammonitrate mais sont souvent insuffisants pour couvrir les besoins finaux de la plante en azote. De plus, les faibles doses recommandées, pour éviter les brûlures, limitent l’intérêt de ces produits dans une approche technico-économique.

Volatilisation ammoniacale : un enjeu de taille

La volatilisation de l’ammoniac des engrais azotés constitue une perte économique et un risque environnemental. Elle est favorisée par des sols alcalins (pH > 7,5) et des conditions sèches ou venteuses. Pour réduire cette volatilisation, il est conseillé de pratiquer des apports avant des précipitations attendues et d’enfouir les engrais dans les 48 heures. L’ajout d’inhibiteurs d’uréase permet également de limiter ces pertes et d’augmenter les performances des urées et solutions azotées traitées, qui deviennent presque aussi efficaces que l’ammonitrate en sols calcaires.

Les engrais « à azote protégé » offrent une solution complémentaire, en libérant lentement l’azote durant le cycle végétatif, permettant de réduire les fractions d’apports. Cependant, leur coût reste un frein malgré un gain potentiel en rendement.