L’équipe d’Arvalis en Lorraine vous propose un retour en vidéo de l’essai conduit à Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) pour évaluer l’efficacité de différentes stratégies de désherbage du blé sur une parcelle infestée en vulpin.
Dans la parcelle d’essai, le blé a été semé le 11 octobre. Les comptages avaient chiffré la pression alors présente à 40 vulpins/m². Les interventions de prélevée réalisées le 12 octobre affichent de très bons résultats. Les références MATENO 2 l ou SUNFIRE 0.48 l + CODIX 2 l frôlent les 90 % d’efficacité dans un très bon rapport coût/efficacité.
Du côté de la post levée, réalisée très tard cette année, le 29 novembre, les efficacités sont en retrait en raison des conditions automnales et des stades avancés. Dans ces conditions, la référence FOSBURI 0,6 l ne dépasse pas 23 % d’efficacité, au lieu des 60 % habituels. A noter qu’il est toujours judicieux de l’associer : son association avec du SHVAT 3 l (chlortoluron) permet un gain de presque 20 % d’efficacité sur notre essai, 9 % en moyenne sur l’ensemble des essais Arvalis. Attention cependant à l’utilisation du chlortoluron : elle reste dépendante des autorisations en sols drainés et de la sensibilité des variétés.
Combiner prélevée puis post levée : un gage de sécurité
Les programmes en double application d’automne de pré puis post levée sont une valeur sûre : ils permettent de régulariser les résultats obtenus même s’il n’est pas rare que les coûts s’envolent.
Dans ce cadre, des programmes de type MATENO 2 L puis SHVAT 3,6 l permettent de dépasser les 90 % d’efficacité, démontrant à nouveau l’importance de la prélevée dans l’efficacité du programme. Ils permettent de plus d’avoir recours à presque toutes les matières actives disponibles : c’est par exemple le cas d’un programme de type DEFI 2 l + CODIX 2 l puis PONTOS 0.75 l + SHVAT 3 l.
En sols drainés, les possibilités se réduisent de manière draconienne. Seuls des programmes de type TROOPER 2,5 l puis CONSTEL 4,5 l + BEFLEX 0,35 l sont possibles. Ils offrent une efficacité de 83 % dans l’essai de Saint-Hilaire-en-Woëvre cette année. Ces restrictions d’utilisation en sols drainés vont sans doute encore se compliquer à l’avenir.
Mesurer le rapport efficacité/coût
Pour choisir sa stratégie de désherbage, il est toujours judicieux de regarder le rapport efficacité / coût des programmes travaillés. La synthèse de trois essais Arvalis conduits cette année permet de repérer des programmes qui se distinguent sur ce point : c’est le cas des références de prélevée de type MATENO 2 l ou SUNFIRE 0,48 l + CODIX 2 l.
Les programmes automne puis printemps sont toujours testés. Si l’apport de la sortie d’hiver reste irrégulier, elle permet parfois d’aller chercher encore quelques points d’efficacité mais pour un coût très élevé et reste à réserver aux parcelles très infestées.
A l’inverse, les solutions les moins efficaces sont à réserver aux parcelles les moins infestées.
L’agronomie d’abord et avant tout
Le retrait annoncé du flufénacet, matière active de base pour le désherbage d’automne du blé tendre et présente dans tous les programmes testés, oblige à regarder autrement les résultats acquis cette année. Les références sur des programmes de désherbage sans flufénacet font défaut. Les seules disponibles aujourd’hui sont sur blé dur, avec des programmes de type Defi + Compil puis chlortoluron atteignant au mieux 80 % d’efficacité.
Dans les situations d’enherbement important, il est indispensable de remobiliser des leviers agronomiques pour aider la chimie à fonctionner. Ces leviers sont connus : la rotation, le travail du sol et le retard de la date de semis. Il va cependant falloir les mobiliser sur le long terme, et surtout les combiner entre eux pour stopper le salissement des parcelles.