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Colza, des méthodes de lutte alternatives contre les ravageurs d’automne en test

Terres Inovia explore différentes voies de gestion des ravageurs d'automne sur colza. Photo : H.Flamant
Terres Inovia explore différentes voies de gestion des ravageurs d'automne sur colza. Photo : H.Flamant

Terres Inovia a tenu sa traditionnelle réunion technique de fin de campagne, le 26 novembre, à Villers-lès-Nancy. Au menu de cette rencontre, les méthodes de lutte alternatives contre les ravageurs d’automne du colza.

Terres Inovia étudie différents leviers d’actions alternatifs aux méthodes de lutte chimique : variétés attractives, pâturage ou broyage des feuilles à l’automne, passage de herse étrille ou encore implantation de plantes pièges.

Ces explorations n’en sont encore qu’à leurs débuts, à l’instar de l’expérimentation menée avec Lidéa et KWS, pour intégrer 10 % de variétés attractives en mélange dans la parcelle, et dont les résultats ne seront connus qu’au printemps 2022.

D’autres essais affichent de premières observations. « Nous avons suivi la collaboration entre un éleveur et un céréalier dans les Vosges, pour le pâturage des colzas à l’automne. Nous avons noté une diminution du nombre de larves sur les plantes. Les résultats sont encourageant et nous allons continuer de suivre cette technique », explique Aurore Baillet, ingénieure développement chez Terres Inovia. La reprise des plantes au printemps a été encore plus impactée par le broyage mécanique des feuilles à l’automne. Autre essai, autre échec, du moins dans l’Est : le décalage des dates de semis vers mi-octobre début novembre.

Des couverts pièges à insectes

Enfin, l’institut technique étudie le potentiel des plantes pièges, comme le radis chinois, qui a un pouvoir attractif important sur les ravageurs du colza. A l’échelle de la parcelle, Aurore Baillet est sceptique, « car le radis concurrence le colza », elle est en revanche plus optimiste à l’échelle du territoire.

En effet, dans l’Yonne, R2D2, un projet impliquant dix agriculteurs pour 1300 ha, teste le potentiel des plantes pièges à l’échelle territoriale. « Les altises peuvent voler jusqu’à quatre kilomètres. Utiliser des plantes très attractives dans des couverts, en dehors des parcelles de colza, pourrait réduire la pression sur la culture », explique Mickael Geloën, ingénieur développement pour Terres Inovia. Les agriculteurs testent aussi l’implantation de bandes fleuries, en bordure de parcelle et dans les passages de roues, tous les deux cent cinquante mètres, pour favoriser les auxiliaires et donc les régulations naturelles. « Les bandes fleuries constituent des corridors écologiques qui facilitent l’installation des parasitoïdes, auxiliaires les plus intéressants contre les ravageurs du colza », indique Mickaël Geloën.