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Céréales, pistes de réflexion sur le remplacement d’une culture en place

Des solutions à envisager au cas par cas. Photo : Arvalis.
Des solutions à envisager au cas par cas. Photo : Arvalis.

Pertes de pieds dues aux précipitations, salissement important... suite aux fortes précipitations de cet hiver, la question peut se poser de retourner certaines parcelles. Eléments de réponse avec Arvalis.

En sols profonds, on considère, que 80 à 100 plantes/m² bien réparties constituent un seuil de maintien. Ce seuil tient compte des capacités de rattrapage des plantes, mais aussi du surcoût engendré par le remplacement de la culture. Il reste toutefois à ajuster en fonction du contexte de chaque parcelle.

Si la parcelle présente une forte population d’adventices ou est sujette à une forte pression historique, le remplacement de la culture, sa valorisation en fourrage ou méthanisation avant épiaison est à envisager. En effet, les conséquences d’une parcelle sale sont nombreuses : baisse du rendement (26 q/ha en moyenne sur du blé dans les essais désherbage, essentiellement des graminées), augmentation du stock semencier, dégradation de l’état sanitaire de la parcelle et de la qualité de la récolte. Si la culture est conservée, le désherbage doit être réfléchi : une parcelle clairsemée risque de se salir rapidement, mais appliquer un herbicide sur des plantes fragiles et dans des conditions encore froides peut accentuer les dégâts.

Des solutions de rattrapage limitées

À noter que les solutions de rattrapage utilisables au printemps, de mode d’action majoritaire Als (groupe Hrac 2) et Fop/Den (groupe Hrac 1), sont très touchées par la “résistance” et présentent des efficacités insuffisantes. En orge d’hiver, aucune solution de rattrapage efficace n’existe sur ray-grass et vulpins.

Le recours au binage, si les conditions météorologiques le permettent, est à privilégier. Pour être efficace, une opération de désherbage mécanique doit être suivie de un à quatre jours sans pluie, délai nécessaire pour que les adventices déracinées se dessèchent sans pouvoir repiquer. En Lorraine, les analyses fréquentielles du climat montrent que les créneaux en sortie d’hiver sont plus nombreux qu’à l’automne. Entre les stades épi 1 cm et 2 nœuds, huit années sur dix, nous disposons de huit à dix jours pour biner en conditions favorables.